La plaie des hérétiques

La Main Celeste se trouvait devant un mur d'enceinte de facture grossière protégeant le village de Shan'ra des dangers du marécage. Renus, le guerrier qu'ils avaient sauvé de l’élémentaire de boue les invitait à passer la grande porte et Slessath annonça qu'il resterait au dehors pour protéger l'Archimage au cas où la rencontre se passe mal. Le groupe alla donc à la rencontre de ce peuple, précédé par leur guide. Ils furent accueilli par de nombreux villageois visiblement peu habitués à voir de tels étrangers. Renus parti déposer son précieux argile dans la cour intérieure d'un grand bâtiment semblant à la fois être un lieu de rassemblement ainsi qu'un espace de travail arcanique. Ils apprirent du Shan'ra que c'est ici que vivait leur chef, mais qu'il ne fallait surtout pas y pénétrer. La journée touchant à sa fin, le guerrier les mena à leur lieu de repos. Alors que les aventuriers discutaient de la marche à suivre, un homme vint à leur rencontre. Comme tous les Shan'ra il avait la peau sombre et portait des cornes au sommet de son crâne. Il essaya de communiquer avec la Main Céleste dans plusieurs langues et son druidique fit écho à celui de Motreën. Le nain engagea alors une longue conversation avec le dénommé Drain. Ce village reculé n'avait que peu d’intérêt pour la guerre entre le Tenelion et leur terre, Shan'Iril. Ils se trouvaient dans les marécages de Fairn, une région sauvage mais riche en ressources rares et précieuses que les courageux villageois partaient récolter au risque de leur vie. Le druide était lui même ici pour étudier les puissants produits naturels des marais. Après une longue conversation la Main Céleste fit part à Drain de l'état de l'Archimage et il les accompagna alors à l'orée du village.
Le diagnostic du Druide fut pessimiste. Après avoir traité les brûlures du vieil elfe à l'aide de bandages imbibés de divers substances régénératrices, il annonça que le mal dont il souffrait n'était pas que physique et que son âme se consumait également à un rythme effrayant. Les symptômes lui rappelèrent une ancienne malédiction qui frappait alors ceux qui blasphémaient contre des dieux anciens il y a de cela de nombreux siècles avant que le panthéon actuel ne prenne place en Shan'Iril. Malheureusement les connaissances religieuses du druide étaient limitées et les premiers temples d'importance se trouvaient hors des marécages, à plusieurs jour de voyage dans la ville nommée la Voie de Fairn.
Il proposa néanmoins une alternative risquée aux aventuriers. Ses recherches lui avaient appris l'existence d'une ancienne plante sacrée autour desquelles étaient construit des temples en l'honneur des anciens dieux. Les propriétés divines de ces fleurs pourraient contrecarrer l'affliction dont était victime l'archimage. La Main Celeste décida de partir à la recherche de ce remède. Les aventuriers achetèrent les services de Renus qui accepta de les conduire au temple et de les guider à travers les marais. Suivant les indications de Drain, le groupe pris remonta le fleuve passant près du village vers l'Ouest. Au bout de plusieurs heures ils bifurquèrent vers le Sud, Renus modifiant légèrement leur route pour éviter de dangereux sables mouvants. Ils arrivèrent au pied d'un étrange monolithe gravé de runes d'abjuration. Une étude rapide apprit aux aventuriers que le bloc sombre de pierre froide influençait l'interaction planaire. Toujours guidée par le Shan'ra, la main celeste continua vers le Sud, foulant désormais une terre beaucoup plus rocailleuse. Il ne leur fallu pas longtemps pour apercevoir les ruines du temple. Les quelques murs encore debouts étaient ornés de constructions tribales grossières et les aventuriers manquèrent de peu de tomber dans une fosse hérissée de pieux. Ils avancèrent avec prudence, laissant leur guide en arrière et entrèrent dans un campement d'homme lézard.
La Main Celeste s'occupa prestement de l'avant garde avant qu'une marée de créature ne vinrent à leur rencontre. Après un rude combat, le groupe finit par vaincre et chercha la précieuse fleur à travers le campement des créatures humanoïdes. Le temple n'était plus que l'ombre de lui même, mais ils découvrirent une trappe cachée par la végétation menant au sous sol du bâtiment qui avait apparemment survécu au passage du temps. Ils s'enfoncèrent dans les entrailles sombres pour découvrir une grande salle soutenue par des piliers encore en bon état ainsi qu'un symbole presque entièrement effacé gravé sur le sol au centre de la salle. Plus en avant, ils entrèrent dans une salle semblant dédiée à la prière face à une statue gigantesque d'une créature à l'aspect démoniaque encastrée dans le mur. Une porte sur la droite les menèrent à une étude de scribe, de nombreux rouleaux de parchemin posés sur des étagères poussiéreuses ornant le mur en demi cercle. La plupart des pupitres étaient décomposés sauf un où le squelette d'un ancien prêtre encore avachi sur son oeuvre semblait s'être tué à la tâche. Le bois et la pierre des murs étaient couvert de gravures d'une forme grossière représentant un arbre à l'aspect étrange. Motreën détecta dans les étagères la présence de créature morte vivantes et en secouant les parchemins deux créatures surgirent. Deux peaux d'humanoïde flottant s'emparèrent du squelette ainsi que de Coriolis, prenant le contrôle des deux corps avant que la Main Celeste ne puisse en venir à bout. Les aventuriers forcèrent ensuite une porte en piteux état apparemment barricadée de l'intérieur pour y trouver les quartiers d'un ecclésiaste mort dans son lit, mais toujours aucune trace de cette fleur sacrée.