Rodika aime énormément l'argent. C'est d'ailleurs ce que la plupart des gens retiennent d'elle. Néanmoins, elle ne rechigne jamais à dépenser les richesses sur lesquelles elle met la main.
De son point de vue, tout travail mérite salaire. Elle n'est donc pas du genre à faire de bonnes actions ou se mettre en danger sans garanties d'un gain quelconque. Certains la qualifient d'égoïste alors qu'elle-même se considère comme une personne pragmatique.
Rodika est également très attachée à sa liberté et au fait de pouvoir être maitresse de son destin. Bien qu'elle se plie aux règles et lois en vigueur, elle exploitera toute opportunité permettant d'atteindre ses objectifs quitte à jouer avec l'illégalité.
Dorika est au diapason de ses origines demi-orques : une silhouette svelte et musculeuse alliant agilité et force. Elle a le teint vert et une longue chevelure aux reflets bleutés qu'elle noue généralement. Des crocs proéminents ainsi que des oreilles pointues viennent compléter son visage où perlent deux yeux au regard malicieux.
Prélude
Où l'on apprend quelques bribes d’informations sur les origines de Rodika, son enfance ainsi que l’environnement dans lequel elle a grandi.
Rodika vit le jour dans un petit village au nord du royaume de Nabrésis. Elle est le fruit de l’union entre une mère forestière et un père souvent absent qui faisait office de figure druidique locale. Sous la vigilance lacunaire de sa mère, Rodika se révéla être une enfant turbulente dont certains de ses exploits lui valurent une réputation de trublion au sein de leur communauté.
Lorsqu’elle fut en âge de se débrouiller par elle-même, Rodika quitta son village pour rejoindre la grande ville la plus proche au grand dam de ses parents qui espéraient pour elle une vie apaisée et en harmonie avec la nature.
Un nain vaut mieux que deux tu l’auras
Où l’on retrouve Rodika quelques années plus tard alors qu’elle apprend à voler de ses propres ailes et fait la rencontre d’un nain singulier.
Le temps avait passé pour la jeune Rodika et ses pérégrinations l'avaient menée à s'engager dans l'armée. Elle espérait y trouver un revenu stable et un confort relatif en ces temps de paix.
Ses aptitudes physiques ainsi que ces capacités à évoluer en pleine nature l'ont conduite rapidement à intégrer le corps des éclaireurs. Cette intégration consistait en une longue formation aussi bien théorique que pratique sur l'art de collecter des informations, combattre et survivre dans diverses situations. Ces apprentissages se faisaient parfois en collaboration avec d'autres bataillons, voire avec des groupes d'éclaireurs de pays alliés.
C'est justement lors d'un tel rassemblement que Rodika fit la connaissance de Thorbul. Elle et ce jeune rodeur nain devaient faire équipe lors d'une épreuve de survie impliquant la traversée d'un environnement truffé de pièges naturels et magiques mis en place pour l'occasion. La difficulté de la tâche avait de quoi rebuter Rodika qui souhaita alors être un oiseau et voler jusqu'à la fin du parcours. Ses paroles trouvèrent un écho auprès de Thorbul qui soupira de ne pas avoir le matériel adéquat pour construire une machine leur permettant de s'envoler. « Chiche ! » Rodika se mit alors en quête de tout ce dont avait besoin Thorbul et quelques heures plus tard ils prenaient place tous les deux dans l'appareil. Rodika était un peu septique lorsque Thorbul actionna sa “catapulte” mais les blessures causées par l'atterrissage valaient bien un voyage rapide et la première place de l'épreuve.
Illusions fatales
Où il est question d’illusions et de désillusion, de richesses et de ruine, de grandeur et de petites gens… et pas forcément dans cet ordre-là.
Rodika avait changé. Elle avait validé ses classes et était maintenant une membre à part entière d'un corps d'éclaireurs. Le monde, lui aussi, avait changé. Des dragons parcouraient le monde en semant la mort et la destruction.
Dans tout ce chaos, Rodika survivait comme elle le pouvait en se tenant aussi loin que possible du danger. Durant ses missions, elle et son groupe d'éclaireurs arpentaient souvent des zones ravagées sans croiser âme qui vive. Ils tirèrent alors profit de cette situation en récupérant les biens et objets de valeurs laissés derrière eux par les victimes des grands lézards volants.
Ces opérations de recel se poursuivirent un moment sans que personne ne s'en rende compte, jusqu'au jour où l'unité de Rodika explora une riche propriété récemment abandonnée. En effet une fois sur place le petit commando découvrit que les lieux étaient toujours occupés tandis que diverses illusions faisaient croire qu'il ne restait plus que des ruines sans intérêts. Rodika se refusa à s'abaisser au brigandage tandis que le reste de sa troupe persévéra à vouloir piller l'endroit.
Errant seule dans l'immense propriété, Rodika fut intriguée par une odeur de fiente qui la mena à une illusionniste gnome nommée Jyoti qui faisait partie du groupe de mercenaires engagés pour protéger le domaine. Au terme d’une confrontation musclée entre les deux femmes, Rodika comprit que les autres éclaireurs allaient être confrontés à de grands dangers dissimulés par des illusions. Encore sous le coup de la colère de leur récent désaccord, Rodika décida de ne pas les prévenir afin que cela leur serve de leçon.
Le destin en décida autrement et le groupe d’éclaireurs, trop distraits par leur potentiel butin, fonça tête baissée dans un piège qui leur fut fatal, laissant sur les épaules de Jyoti et Rodika une part de responsabilité dans ce tragique évènement.
L’œil du tigre
Où Rodika est rattrapée par son passé et doit l’accepter. Il y est aussi question de fuite et de retrouvailles.
La disparition de la troupe d'éclaireurs fit grand bruit au sein de l'armée et la justice finit par rattraper Rodika. Jyoti ayant réussi à passer entre les mailles du filet, la demi-orque assuma seule la responsabilité de ce drame.
Assise dans sa cellule, seuls deux éléments venaient perturber la monotonie de sa captivité.
L'un d'eux se nommait Maito Aladin. C'est lui qui avait procédé à l'arrestation de Rodika et depuis, il venait lui rendre visite une fois par semaine. Maito ne pensait pas que Rodika était une meurtrière, mais comme cette dernière n'avait révélé aucun détail sur l'incident, elle avait été désignée comme responsable à défaut de coupable. Ainsi le paladin venait régulièrement la voir dans l'espoir de provoquer sa rédemption, ce qui avait pour seul résultat d'énerver Rodika.
La seconde “visite” que recevait la prisonnière était celle d'un tigre. En effet depuis sa cellule, elle pouvait apercevoir tous les soirs le même félin venir au sommet de la colline voisine. La distance était grande, mais Rodika était sure que l'animal la fixait. Elle n'avait aucune explication quant au comportement de l'animal, mais le simple fait de le savoir libre dehors alors qu'elle-même était enfermée avait le don de l'insupporter au plus haut point.
Le temps passa et Rodika apprit à supporter ces deux visiteurs. Elle accepta d'écouter les conseils de Maito et plaida pour qu'on lui donne une seconde chance sous la surveillance du paladin. Une fois sa peine purgée, elle se rendit sur la colline voisine à la nuit tombée et fit face au fauve. De cette rencontre que d'aucuns qualifieraient de “puissante”, Rodika trouva un compagnon qui ravivait en elle son lien avec la nature sauvage.
Il était maintenant l'heure pour un nouveau départ. Et quoi de mieux que de retrouver son ami Thorbul qui s'apprêtait à rejoindre la mystérieuse cité naine de Korh Marad…